Dire que le DPE influence la valeur vénale d’un bien, c’est un peu enfoncer une porte ouverte. Les Notaires le répètent depuis des années. Mais leur dernière étude dévoilée en début de semaine, montre à quel point les écarts se creusent et combien cette fameuse valeur verte façonne désormais le marché. Qui veut du F ou du G ? On a un peu le sentiment que leurs propriétaires cherchent à s’en débarrasser. Car à en croire les Notaires, le nombre de logements anciens énergivores mis sur le marché a fortement augmenté au cours des dernières années. La preuve par les chiffres. Les étiquettes F et G représentaient 11% des biens en vente en 2021, ils ont grimpé à 16% en 2022, et 17% en 2023, avant de retomber à 15% sur 2024 et début 2025. C’est plus que leur poids dans le parc résidentiel hexagonal 12% aujourd’hui. Et si on ajoute les E, qui seront aussi rattrapés en 2034 par les interdictions de location, c’est quatre logements sur dix aujourd’hui vendus qui apparaissent énergivores. Une mauvaise étiquette inciterait-elle davantage à vendre ? C’est ce qui avait déjà été observé par différents acteurs de l’immobilier -tels que SeLoger depuis 2021. Mais l’influence du DPE se mesure surtout sur le prix de vente. Ce n’est pas nouveau, dès le milieu des années 2010, des études des notaires avaient déjà remarqué le poids de la valeur verte sur le prix de vente. Depuis 2021, les écarts se sont cependant creusés. « Entre 2021 et 2024, l’impact des étiquettes a progressé quel que soit le marché », selon le bilan des Notaires. L’EFFONDREMENT DE LA CLASSE G Les appartements et maisons vertueux connaissent une plus-value de plus en plus importante. Un bien avec une étiquette énergie A, s’est vendu en 2024, en moyenne 16% plus qu’un bien avec les mêmes caractéristiques mais classé D. La plus-value s’affirme au fil des années, mais c’est surtout les moins-values qui se creusent. En France ; les maisons anciennes d’étiquettes énergie de classe G se sont vendues en 2024 en moyennes 25% moins cher que celles de la classe D, contre 17% en 2021 ; toutes choses égales par ailleurs. » La classe F plonge également avec une moins-value qui passe en moyenne de -10% en 2021 à -18% en 2024. L’effet de la loi Climat et résilience joue à plein, le marché intègre le coût de rénovation, et les passoires énergétiques subissent une décote de plus en plus marquée. Et selon les Notaires, cela vaut désormais pour tous les marchés. Y compris sur les secteurs hyper tendus où durant longtemps, la valeur verte comptait finalement assez peu. Paris en tête. Eh bien même dans la capitale, son poids n’est plus négligeable désormais : en moyenne un appartement classé en G se vend 10% moins cher.