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Suppression des aides à l’isolation des murs : le drôle de signal envoyé par l’État

17/9/2025

Rentrée oblige, les fédérations du bâtiment tirent la sonnette d’alarme sur la baisse de l’activité rénovation. Et un peu plus encore alors que le gouvernement sortant réduit la voilure sur les aides à la rénovation énergétique, en particulier en supprimant MaPrimeRénov’ pour l’isolation des murs. Les chiffres ne sont pas bons. Selon la FFB, l’activité amélioration entretien a encore baissé au deuxième trimestre entre 2024 et 2025 : -0,9% en général, -1% pour le logement, -0,6% pour le non résidentiel. Et c’est bien la rénovation énergétique dans le logement qui plombe l’activité : -2,1% dans le résidentiel. La chute n’est pas spectaculaire, mais dans une activité amélioration-entretien qui pèse 57% de l’activité bâtiment, elle est forcément douloureuse. Même son de cloche du côté de la Capeb. « L’artisanat du bâtiment s’enfonce dans une crise durable et profonde. Au deuxième trimestre 2025, l’activité globale du secteur recule de 4,5 % par rapport à la même période en 2024 », expliquait la fédération lors de sa conférence de rentrée début septembre. Même la rénovation énergétique fléchit de 1,5% selon la Capeb. Les chiffres ne sont pas bons, et l’énième version de MaPrimeRénov’ n’invite guère à l’optimisme. Les deux fédérations ont aussitôt réagi à l’unisson à la publication du décret et de l’arrêté, la semaine passée. Le coup de rabot sur les aides, à la rénovation globale comme à la rénovation monogeste, ne passe pas. « La politique énergétique de la France est sacrifiée sur l’autel de Bercy ! Le projet de révision ne pourra que casser définitivement le marché de la rénovation énergétique en France, déjà à la peine depuis la mi-2024», s’alarme Olivier Salleron, président de la FFB. UNE DÉCISION À REBOURS Certes, le recentrage de MaPrimeRénov’ Parcours accompagné sur certains ménages et les logements classés E, F et G inquiète les fédérations. Mais du côté de la Capeb, c’est surtout la suppression des aides pour l’isolation des murs (par l’intérieur et par l’extérieur) à partir du 1er janvier 2026 qu’on ne comprend pas. C’est simple, dans le palmarès des aides, l’isolation des murs constituait la deuxième aide après les pompes à chaleur : près de 300 millions de travaux engagés pour moins de 65 millions de subventions au premier semestre selon les chiffres officiels de l’Anah « Son exclusion brutale du dispositif MaPrimeRénov’ va à rebours de toute logique d’efficacité énergétique et entraînera des conséquences sociales, économiques et environnementales majeures » explique la Capeb dans une lettre ouverte La fédération pointe du doigt un risque de désorganisation du marché autant qu’une remise en cause de la capacité de la France à atteindre ses objectifs de décarbonation. Ce geste d’isolation permettant de réduire jusqu’à 25% des déperditions thermiques du bâtiment demeurait souvent une première étape de la rénovation, financièrement accessible pour de nombreux ménages. Il demeure surtout un préalable nécessaire à l’installation d’une pompe à chaleur, tellement chère au gouvernement, et pour laquelle une bonification supplémentaire vient justement d’être octroyée au travers des CEE (Certificats d’économie d’énergie). Autrement dit, l’État arrête de subventionner l’isolation (sauf en cas de rénovation globale), mais il donne un coup de pouce à l’installation d’une pompe à chaleur. Drôle de signal. En témoigne encore cette mesure qui consiste à repousser (encore) d’un an, au 1er janvier 2027, l’exigence d’un DPE avant de solliciter une aide MaPrimeRénov’ pour des travaux monogestes. Instaurée en 2024 avant d’être suspendue, cette obligation -souvent critiquée- avait pourtant une vertu puisqu’elle évitait une hérésie en matière de rénovation : installer des PAC dans des passoires énergétiques insuffisamment isolées.

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