Les Français ont pris conscience que le climat change, et que leur logement en souffre. Les trois quarts estiment que les aléas climatiques -canicules, coups de vent, inondations- sont plus fréquents qu’il y a dix ans. Pourtant l’information semble insuffisante en cas de vente : un acquéreur sur cinq, seulement, estime avoir été correctement informé selon le dernier baromètre Qualitel. Bien sûr, il existe l’état des risques Depuis bientôt 20 ans, ce document obligatoire en cas de vente et location est censé informer chaque acheteur ou locataire des dangers naturels, miniers ou technologiques auxquels le bien est exposé. Précieux, mais pas forcément suffisamment mis en avant. Simple formulaire recto-verso, noyé dans la paperasse, et pas toujours très accessible, l’état des risques ne semble pas retenir toute l’attention qu’il mérite. Selon le dernier baromètre de Qualitel près de trois quarts des propriétaires reconnaissent ne pas avoir réfléchi aux risques climatiques quand ils ont acheté leur logement, et près des deux tiers (65%) affirment carrément ne pas avoir reçu d’information. DÉFICIT D’INFORMATION… L’association Qualitel fait ainsi ressortir un déficit criant d’information sur les risques climatiques à l’achat : seul un acheteur sur cinq estime avoir correctement été informé. Cela vaut pour ce moment clé qu’est la transaction, ça vaut aussi tout au long de la vie du logement : « près de quatre Français sur 10 estiment que les dispositifs d’information et de prévention sont insuffisants », poursuit Qualitel. L’information existe pourtant, elle est même souvent accessible en ligne désormais, mais encore faut-il le savoir. 71% des Français ne connaissent pas l’existence de cartographies des aléas climatiques de leur région/commune comme par exemple le Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN). La prise de conscience est pourtant bien réelle. Canicules, grêles, inondations, les phénomènes météorologiques sont bien identifiés et les Français savent désormais que cela n’arrive pas qu’aux autres. Presque neuf personnes sur dix (86%) ont été confrontées au moins une fois à un aléa climatique dans un de leurs logements au cours des 10 dernières années, et une sur quatre déclare avoir même subi des dégâts matériels. CULTURE DES RISQUES À BÂTIR Et tous ont bien conscience que la situation ne va sûrement pas s’améliorer au fur et à mesure qu’on avance dans ce siècle. Trois personnes sur quatre pensent qu’elles seront confrontées à des aléas climatiques dans leur logement actuel à l’avenir. Là aussi, le baromètre reflète une méconnaissance certaine : le phénomène de retrait-gonflement d’argile figure parmi les risques les moins redoutés alors qu’il est sans doute celui qui inquiète aujourd’hui le plus les assureurs avec plus d’une maison individuelle sur deux exposée au risque en France. dédié au risque climatique, le traditionnel baromètre Qualitel montre combien l’information sur les risques climatiques reste défaillante. Malgré une prise de conscience et une inquiétude croissantes, la culture risque reste à bâtir comme plusieurs rapports parlementaires l’ont déjà souligné. « Les enseignements de ce baromètre rappellent la nécessité d’une meilleure connaissance des risques, d’une véritable culture de l’adaptation et de la mise en œuvre de solutions accessibles à tous », souligne Bertrand Delcambre, le président de l’association. Et cette meilleure information est justement une attente exprimée par les Français car elle leur permettrait d’anticiper et d’adapter leur logement.