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Rénovation énergétique : des ambitions qui butent sur l’équation des coûts

25/9/2025

La rénovation n’est plus une option : elle est devenue un impératif écologique, économique et réglementaire. Censée devenir la grande aventure collective de la décennie, elle prend de plus en plus des allures d’équation impossible. Ses coûts s’envolent, les aides se réduisent, alors même que le logement pèse toujours plus lourd dans le budget des Français. Le coût d’une rénovation d’ampleur a explosé. Début 2025, le montant moyen des travaux réalisés dans ce cadre dépasse 59.000 euros (et 41.000 euros d’aides en moyenne), selon l’Anah C’est quatre à cinq mille euros de plus que l’année précédente. On est loin, très loin, des 15.000 euros, coût moyen de rénovation estimé par l’étude d’impact qui précédait la loi Climat et résilience de 2021 La crise des matériaux de 2021-2022 a laissé des traces profondes. Même si les prix se sont stabilisés depuis, ils demeurent durablement élevés. L’Insee chiffre à +30 % la progression de l’indice des prix de matériaux de construction depuis le second semestre 2020. Bois, isolants biosourcés, aluminium, acier : tous affichent des hausses qui continuent de peser sur les devis. QUAND LE LOGEMENT ASPHYXIE LE BUDGET Rénover coûte cher, de plus en plus cher même, et les moyens s’amenuisent souvent à cause du logement qui occupe une place croissante dans les dépenses contraintes. Selon la toute dernière enquête Odoxa pour le compte de Nexity et BFM Business 78 % des Français considèrent le logement comme le poste de dépense qui pèse le plus dans leur pouvoir d’achat, loin devant l’alimentation (55 %). En moyenne, les ménages déclarent consacrer 704 euros par mois à leur logement, et même 821 euros pour les locataires et accédants à la propriété. Soit environ un tiers du revenu net médian. « Les Français estiment aussi que ce sont les coûts liés au logement (loyer, charges, chauffage, etc.) qui ont connu la plus forte hausse depuis ces 10 à 15 dernières années. Ils ont objectivement raison », insiste l’étude. AIDES RABOTÉES, AMBITIONS RÉDUITES Pour alléger cette charge, il faudrait rénover, isoler, mise sur des équipements plus performants. Mais, paradoxe cruel, les aides se réduisent. En témoigne le récent coup de rabot sur MaPrimeRénov’ aide pourtant vitale pour déclencher les projets, alors même que la rénovation d’ampleur seule solution véritablement efficace semblait (enfin) décoller après plusieurs années d’errements. En limitant les financements, l’État prend le risque de freiner la dynamique de rénovation, alors même que la réglementation se durcit avec l’interdiction progressive de louer les passoires thermiques. Le danger est clair : créer une rénovation à deux vitesses, où seuls les ménages les plus aisés pourront transformer leur logement, laissant les autres prisonniers de factures énergétiques étouffantes.

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