On respire mieux dans le logement, mais c’est loin d’être encore satisfaisant. L’OQEI (Observatoire de la qualité des environnements intérieurs) a dévoilé les résultats de sa vaste enquête Si les concentrations de certains polluants ont significativement diminué depuis quinze ans, une partie du parc résidentiel reste passablement polluée. La qualité de l’air intérieur au sein du logement s’est améliorée. De manière générale, l’OQEI (ex-OQAI, Observatoire de la qualité de l’air intérieur) montre une baisse des niveaux de concentration en COV (composés organiques volatiles), aldéhydes et particules. Elle est particulièrement significative pour des polluants comme le tétrachloroéthylène, le benzène, les particules fines et le formaldéhyde. LA RÉGLEMENTATION A ÉTÉ BÉNÉFIQUE Si on respire un peu mieux chez soi aujourd’hui, c’est en partie grâce aux évolutions de la réglementation depuis 20 ans. « L’interdiction de certaines substances comme le trichloroéthylène et le benzène dans les produits de construction ou le tétrachloroéthylène dans les procédés de nettoyage à sec et d’autre part, la réduction des émissions de COV par le biais d’un étiquetage obligatoire des produits de construction, a sans nul doute contribué à cette baisse des concentrations dans l’air des logements », relève l’OQEI. Tout ne s’explique pas par la réglementation. La baisse des fumeurs à domicile et plus généralement une prise de conscience générale sont aussi évoquées. Il y a 20 ans, lors de la première étude, on ne parlait pas de qualité de l’air intérieur. Depuis, le sujet s’est vulgarisé, notamment avec des opérations de communication sur l’aération du logement. Le grand public semble désormais davantage sensibilisé à la qualité de l’air intérieur et aux risques liés. DES PARTICULES FINES ENCORE TRÈS PRÉSENTES C’est mieux, donc, mais des efforts restent indispensables. Menée dans 571 logements, maisons et appartements, à travers 321 communes différentes, l’étude montre qu’une partie du parc résidentiel reste polluée. Quelque 170 polluants ont été recherchés et de nombreux ont été détectés et quantifiés dans au moins 50 % des logements. Certains polluants « dans des proportions importantes, parfois à des niveaux jugés préoccupants ». Premier motif d’inquiétude, les particules fines auxquelles Santé publique France prête quelque 40.000 décès chaque année dans le pays. Sept logements sur dix affichent toujours des concentrations supérieures au seuil (10 µg/m3) suggéré par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP). De même pour le radon, ce gaz radioactif responsable de 3.000 décès chaque année en France, ou le formaldéhyde classé en CMR. Pour ces deux polluants respectif, 8% et 6% des logements restent en dehors des clous avec des concentrations supérieures aux valeurs limites. Mais même lorsque le seuil n’est pas dépassé, l’OQEI rappelle que cette pollution n’est pas inoffensive: bien des polluants considérés par l’étude demeurent des toxiques sans seuil pour lesquels la vigilance demeure, même lorsque la concentration semble baisser.