A quelle sauce la rénovation énergétique sera assaisonnée dans le prochain budget ? Aucune certitude mais des tendances se profilent déjà. Le PLF 2026 entérine le recentrage des rénovations d’ampleur sur les passoires E, F et G. Pas de surprise sur le sujet. Plus inattendu en revanche, le nouveau coup de rabot sur la prime qui semble bien se dessiner. La couleur avait déjà été annoncée. Le Projet de loi de finances (PLF) dévoilé mardi confirme les nouvelles orientations déjà mises en œuvre depuis le 30 septembre. « Le dispositif MaPrimeRénov’ fait l’objet d’un recentrage sur les logements prioritaires en ce qui concerne les rénovations d’ampleur, tandis que les aides versées au titre des rénovations dites par « gestes » cibleront en priorité la décarbonation », explique le texte. Un décret et un arrêté sortis in extremis avant la chute du gouvernement Bayrou ont fixé les nouvelles règles du jeu : recentrage sur les passoires E, F et G, plafonds de subventions revus à la baisse, suppression des aides pour des travaux monogestes d’isolation (à partir du 1er janvier 2026), etc. Pour le moment, le texte n’envisage pas de retoucher davantage au dispositif ni de s’attaquer aux autres aides de l’Anah telles que MaPrimeRénov’ Copropriété ou MaPrimeAdapt’. NOUVEAU COUP DE RABOT La grande inconnue reste les moyens accordés à l’Anah pour accompagner les particuliers dans la rénovation énergétique de leur bien. Le PLF2026 ne précise pas le budget alloué à l’aide à la rénovation énergétique, mais indique que les moyens de l’Anah s’inscrivent dans une « logique de stabilisation ». Toutefois, les autorisations d’engagement du programme « urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat » sont estimées à 1,9 milliards d’euros en baisse d’environ 750 millions par rapport au budget 2025. MaPrimeRénov’ pourrait bien en faire les frais : selon une annexe au PLF consultée par l’AFP, l’Anah pourrait encore subir un coup de rabot de quelque 500 millions d’euros. Oui, cela risque de faire peu alors que l’enveloppe 2025 se révèle déjà insuffisante pour soutenir les rénovations d’ampleur. Le PLF compte d’abord sur « une mobilisation plus importante de certificats d’économie d’énergie (CEE) » pour rénover plus efficacement davantage de logements. En clair, la rénovation risque de peser davantage sur les énergéticiens privés que sur les finances publiques, ce qui devrait avoir une incidence sur la facture énergétique des ménages. Le volume de CEE pour 2026 n’est cependant pas précisé à ce jour. Reste à savoir s’ils seront suffisants pour soutenir la rénovation d’ampleur qui semble enfin décoller. Nombre de dossiers déposés en 2025 risquent d’attendre leur paiement jusqu’en 2026, faute de crédits.