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DPE : Matignon annonce 850.000 passoires de moins grâce à la révision du CEP électricité

9/7/2025

Matignon a tranché, le fameux CEP (Coefficient d’énergie primaire) du DPE sera revu et corrigé. En clair, les logements chauffés à l’électricité devraient automatiquement bénéficier d’un meilleur classement énergétique. Selon les estimations, c’est 850.000 logements qui pourraient bientôt ne plus être considérés comme des passoires énergétiques. Il y a l’énergie finale, l’énergie consommée par l’usager et il y a l’énergie primaire, l’énergie présente dans la nature. Et pour passer de l’une à l’autre, on utilise un coefficient d’énergie primaire (CEP). A ce petit jeu, l’électricité est perdante: quand le gaz ou le fioul bénéficient d’un CEP de 1, l’électricité est aujourd’hui à 2,3. Concrètement, un logement chauffé à l’électricité obtiendra donc un classement énergétique moins généreux qu’un logement présentant exactement les mêmes caractéristiques mais chauffé au gaz ou au fioul. Ce coefficient avait déjà été revu à la baisse en 2021, passant de 2,58 à 2,3. Cette fois, Matignon envisage de le diminuer à 1,9, comme le recommande l’Europe. Les arguments sont connus. Pour Matignon « cette évolution permettra de mieux refléter la réalité du mix énergétique français, largement décarboné grâce au nucléaire, et de corriger une inégalité de traitement pénalisant jusqu’ici les logements chauffés à l’électricité, y compris lorsqu’ils ont fait l’objet de travaux de rénovation. » ENTRÉE EN VIGUEUR AU 1ER JANVIER 2026 Cette modification purement technique n’a strictement rien d’anodin. En abaissant le CEP de quatre petits dixièmes, tous les logements chauffés à l’électricité verront automatiquement leur DPE s’améliorer. Matignon a fait ses calculs, cette évolution va conduire « à sortir du statut de passoire énergétique (étiquettes F et G) environ 850 000 logements principalement chauffés à l’électricité, qui étaient excessivement pénalisés par la méthodologie antérieure ». Par ricochet, le gouvernement souhaite ainsi « cibler plus efficacement les aides à la rénovation énergétique sur les logements chauffés aux énergies fossiles ». Matignon a tranché, le communiqué déroule déjà le calendrier. L’arrêté sera signé début septembre 2025, après une consultation publique lancée dans les prochains jours, pour une entrée en vigueur dès le 1er janvier 2026. « En réformant ce paramètre clé, le Gouvernement envoie un signal fort en faveur d’un DPE plus juste et plus cohérent avec nos objectifs énergétiques et de logements plus accessibles et durables pour tous », selon le Premier ministre. Presque un million de passoires énergétiques en moins, sans effectuer de travaux, juste en touchant à l’algorithme du DPE, le commun des mortels risque pourtant de ne plus rien y comprendre. C’est aussi la crédibilité du diagnostic qui en souffre. Dès juin, plusieurs acteurs mettaient en avant les risques de déstabiliser un peu plus encore un dispositif de rénovation énergétique déjà sévèrement ébranlé au cours des dernières semaines.

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